Le Nœud final ou Whip Finish

Le Nœud final ou Whip finish   ou encore la Surliure de finition est le nœud du monteur de mouche. Il est connu sous ces trois appellations. La deuxième s’est même « franglisée  » puisqu’il est fréquent que la description d’un processus de montage se termine par l’expression  » … whipfinishez ! » et que l’outil gadget qui est proposé pour le faire est désigné comme « whipfinisheur« . Les catalogues proposent aussi un autre gadget pour faire le nœud final. Il s’agit de l’outil à demi clé. De multiples raisons militent en faveur de la confection manuelle du nœud final. La première est que pratiquement tous les débutants (et les vieilles mains l’ont été aussi) se sont laissé tenter par l’acquisition superflue de l’un ou l’autre de ces outils, voire les deux, avant de les abandonner très vite dans le fond d’un tiroir.

Quand j’ai commencé avec les Moucheurs Nantais, la première chose que l’on nous enseignait était le Whisp Finish, et Paul Le Gall, le président de l’époque veillait à que tous sachent le faire. Car on ne plaisantait pas avec cela !
Dès la maitrise, la confection manuelle est aussi facile sinon plus que l’utilisation du « whipfinisheur ». Personnellement je n’ai jamais réussi à m’en servir.

Elle permet en outre :
–  de réaliser une surliure à n’importe quel endroit sur la hampe de l’hameçon et pas seulement près de l’œillet
–  de la faire même sur une mouche miniature montée par exemple sur un hameçon n°28 (voir en fin de rubrique)
–  de la faire n’importe où et n’importe quand, au bord de l’eau par exemple
–  de la faire bien, ailleurs que sur une mouche (poignée de bâton de wading ou d’épuisette, cordages etc… etc… ) 
–  d’arrêter le fil de montage n’importe où sur la hampe et de repartir exactement du même endroit sans épaissir le corps par des allers-retours superflus (important notamment lors du montage de mouches à saumon victoriennes)
Elle ne nécessite pas de blocage par un point de colle comme les demi clés qui sans cela se défont très souvent de façon intempestive

On l’a compris, il s’agit d’un nœud fondamental qu’il est indispensable de savoir confectionner  à la main et sans outil  gadget.
La méthode suivante est celle qui a servi à apprendre à confectionner ce nœud à beaucoup de jeunes et de moins jeunes moucheurs. Nombre de ceux-là reconnaîtront sur les illustrations ci-après la procédure, l’hameçon et le bout avec lesquels ils ont appris et eu l’occasion de s’exercer.

Procédure pour droitier

1- La main gauche tenant le fil très légèrement tendu, passer les trois doigts de la main droite SOUS le fil

2- Former une boucle en enroulant la main de gauche à droite dans le sens des aiguilles d’une montre, pour former une boucle comme celle qui figure en 3

3-  A noter : la boucle formée est maintenue ouverte à l’aide de l’index et du majeur. Le courant maintenu par la main gauche se trouve sur le dessus de la boucle. 

4- Le pouce gauche maintenant le courant, une rotation du poignet (de bas en haut et dans le sens des aiguilles d’une montre) l’index de la main droite vient positionner le dormant de la boucle exactement à l’endroit où va se former la première spire de la surliure. A noter que le dormant se positionne ainsi SUR le courant

5- Faire passer franchement la main droite derrière l’hameçon en prenant bien soin que l’œillet de l’hameçon passe dans la boucle. Noter que les doigts maintiennent le bas de la boucle.

6- Amener la boucle à la perpendiculaire du point de départ de la première spire. Puis déplacer les doigts contre l’autre côté de la boucle.

7- D’une rotation du poignet dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, retourner les doigts sur le même côté de la boucle

8- Faire accomplir une rotation à la boucle qui passe d’abord sous l’hameçon

9- puis la boucle revient devant la hampe de l’hameçon. Noter que l’index se retrouve ainsi naturellement prêt à recommencer à former une autre spire 

10- Recommencer le même processus qu’en phase 4 pour former la deuxième puis la troisième spire

11- La troisième spire est tournée

12- Maintenir la dernière spire avec l’index de la main gauche, passer dans la boucle un objet quelconque (crayon, aiguille à dubbing etc..) pour la maintenir sous une légère tension

13- En retenant la boucle avec le « frein » tenu de la main droite, tirer sur le courant tenu de la main gauche pour serrer et terminer la surliure

14- Surliure terminée. Couper l’excédent du courant qui dépasse.

Photos et texte de « Le vieux Moucheur »

Remarques importantes

  1. Si les spires ont été faites assez serrées, la surliure ne nécessite ni vernis ni colle si ce n’est pour la rendre éventuellement plus esthétique ou lui donner une autre couleur que celle du fil utilisé.
    En formant les spires, n’exercer qu’une tension modérée. Trop serré sous les spires, le courant glisser mal et risque de casser avant résorption complète de la boucle. Ne pas oublier qu’il ne s’agit le plus souvent que de fil de montage peu résistant à la traction.
  2. Si l’on souhaite couper vraiment ras le fil excédentaire ; poser une lame au tranchant rasoir (lame, cutter …) à plat sur les spires, tendre légèrement le fil en tirant vers l’œillet et venir l’appuyer sur la lame. Le fil disparaît alors sous les spires. Pour des montages usuels, beaucoup de vieux monteurs se contentent de couper en laissant 1 ou 2 mm.
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